Tuesday, 7 November 2006

Arts (November 07, 2006)

(25 oct. 06)

S'AGIT-IL D'UNE EXPRESSION DE L'ART OU DU PLAISIR SEXUEL ET DE LA VIOLENCE?

L’histoire autour de M. Thierry Ehrmann et de sa « Demeure du Chaos » à Lyon (http://www.serveur.com/articlepresse/article204.html) nous rappelle le scandale qui s’est récemment produit lors d’une exposition en Allemagne d’un groupe d’artistes chinois.

Durant le mois d’août dernier, les passants de la gare Place Rosa Luxemburg à Berlin sont restés stupéfaits de l’exposition des œuvres d’un couple d’artistes pékinois. Au premier coup d’œil, on a l’impression de rencontrer des caricatures ou des graffitis dessinés par les jeunes indisciplinés sur des murs le long des rails. Figurez-vous qu’une peinture décrite de près un gros rire devant un tas de décombres d’un bâtiment bombardé où le rouge sang des cadavres déshabillés et décapités dégouline entre les briques. Dans une autre, on trouve une femme nue qui est bouche bée devant un gâteau à la crème et une assiette de hot-dogs sur lesquels sont perchés énormément de cafards et de mouches.

Il n’est pas étonnant que les passants refusent d’apprécier ces prétendues « œuvres artistiques ». Les dessins faisaient peur non seulement aux petits enfants mais aussi aux adultes. On a vu de petites filles et petits garçons trembler de peur en regardant ces images et exhorter leurs parents de les faire sortir de la gare. On a aussi remarqué nombre d’adultes qui ont sursauté quand cet horrible spectacle s’est soudainement présenté à leurs yeux. De nombreux passants ont proféré sans réflexion des critiques tel que « quel type écœurant d’art » en cherchant à s’échapper de ces images d’horreur.

Tous les tableaux de ces artistes chinois ont finalement été enlevés le 19 août 2006, largement avant la date prévue. C’étaient les vives réactions auprès du public contre les expressions rudimentaires du sexe et contre les éloges flagrants pour la violence qui ont poussé les organisateurs à cette décision alors qu’ils avaient auparavant attendu un soutien actif du public allemand pour un esprit d’émancipation d’eux-mêmes chez les artistes chinois.

Que le public d’un pays où prévalent les valeurs de liberté comme l’Allemagne qui est hautement sensible à toute contrainte imposée à la liberté, ont aussi vivement protesté contre une exposition, nous pose plusieurs questions sur l’art, surtout l’art post-moderne. D’abord, faut-il imposer des limites nécessaires sur la création artistique générale ? Y a-t-il une interprétation universelle du post-modernisme dans l’art ? L’art post-moderne est-il synonyme du renversement des principes traditionnels tels que les trois valeurs fondamentales de l’authenticité, du bien et de l’esthétique ? Les artistes post-modernes pourraient-ils être exemptés des responsabilités sociales normales, y compris du respect pour des valeurs éthiques ? Ces questions sont bel et bien posées non seulement au cercle d’artistes mais aussi au grand public dont l’attitude vis à vis d’une œuvre d’art détermine l’immortalité ou le décès prématuré de cette dernière.

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