Saturday, 26 January 2008

Tản mạn phố (January 27, 2008)



Tản mạn phố

= Văn Thành Nho = & tiếng hát Vinh Hiển

Mẹ sinh ra tôi một ngày nắng

Ru tôi ru tôi từng mùa đông

Gió rét căm căm môi tím lạnh

Tiếng guốc đi về mong thêm mong.

*

Tuổi thơ tôi qua từng bờ phố

Thơ tôi dâng lên cả dòng sông

Cái lúc xuân sang hoa chớm nở

Ánh mắt em nhìn mông lung mông lung.

*

Có về Hà Nội nhớ cơn mưa chiều

Phố phường Hà Nội một thời phiêu diêu em ơi nhớ không

Nhớ ngôi nhà nhỏ ngõ xưa ta về

Nhớ cây cơm nguội nở vàng bên lối đi.

***

Phượng đang cho tôi một mùa nắng

Tôi không sao quên từng ngày đông

Hoa sữa đêm đêm thao thức hoài

Cái rét đang về ai thương ai.

*

Người xe đi qua dồn dập phố

Bâng khuâng trong tôi kỷ niệm xưa

Con sáo sang song giang cánh rộng

Biết có ai còn đi xa không.

*

Nếu về Hà Nội nhớ lên Nghi Tàm

Phố phường Hà Nội một đời yêu hoa em ơi nhớ không

Nhớ cây cổ thụ gió thu êm đềm

Nhớ con đường nhỏ chiều nào anh đón em.

*

Hỡi cây bàng nhỏ tán giương ô tròn

Cớ sao ta về mà chiều nay đứng yên.

***

Francophile (TMH 01.2008)

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Le théâtre municipal de Hanoi- anciennement l’opéra tonkinois

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Nous avons plus d’une fois entendu parler de Bucarest comme Paris de l’Est ou de Hanoi et Saigon comme Paris de l’Extrême Orient. Pourquoi ne pas avoir donc un Paris ou même un Lyon du Moyen Orient ? On n’est pas surpris par l’idée d’un gros investisseur dubaïote qui se dit tombé amoureux de Lyon et qui veut faire construire dans son pays natal une ville inspirée de l’esprit lyonnais et important l’urbanité de l’ancienne capitale des Gaules. On peut bien qualifier Butti Saeed Al-Gandhi de francophile. Mais la chose un peu étonnante est que ce francophile ne vient pas d’une ancienne colonie française mais d’un ancien protectorat britannique !

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"Gare du Nord" de Hanoi

Le terme francophile en matière de langue se réfère à une personne non française qui a un intérêt particulier ou une admiration pour la France. Cela peut inclure la France elle-même et son histoire, la langue française, la cuisine française, la littérature française, etc. Mais dans la connaissance populaire, la francophilie se trouve souvent dans les anciennes colonies françaises dans lesquelles l' élite parle le français et adoptent les habitudes françaises. Même dans les pays tels que le Vietnam et l’Algérie où le ressentiment contre la domination coloniale française aurait dû amener les populations locales à se débarrasser de tous les héritages coloniaux, la culture française demeure très populaire, surtout parmi les classes éduquées. En fait, on peut trouver des francophiles partout, même aux Etats- Unis où le français est toujours l’une des principales langues étrangères enseignées aux lycées.

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Ministère des Affaires Etrangères- anciennement Ministère des Finances Indochinois

Le rayonnement français dans l’histoire de la civilisation mondiale est un sujet incontestable. Certes, on peut constater par endroits les quintessences françaises tout autant immatérielles que matérielles : de l’esprit de la démocratie et de l’état gouverné par la loi en passant par des valeurs architecturales… Au Vietnam, par exemple, malgré toute la résistance anti-coloniale dans le passé, le patrimoine architectural et urbain français reste toujours une fierté des gens du pays. Les grandes villes vietnamiennes telles que Hanoi et Saigon héritent d’un aménagement urbain français qui demeure quasiment parfait après un siècle et demie bien que les villes, elles, aient beaucoup changé avec le temps.

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L’hôtel de ville de Saigon

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L’hôtel de ville de Paris

Du point de vue architecturale, les quartiers coloniaux restent toujours des références dans ces villes. Les Vietnamiens, vieux ou jeunes, considèrent les villas et les bâtiments français construits dans leurs villes comme les fleurs les plus charmantes. En réalité, les Vietnamiens maintiennent jusqu’à aujourd’hui un bon appétit de l’architecture française pour les édifices contemporains et aussi pour leurs maisons privées.

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L’ancien palais du Gouverneur Tonkinois

Il est toutefois important de remarquer que l'héritage architectural français au Vietnam n’est jamais une réplique pure calquée sur ce que l’on trouve en France. Ce patrimoine est plutôt le fruit de la créativité des Français et des francophiles vietnamiens qui ont réussi à harmoniser les valeurs françaises et les valeurs indigènes. Autrement dit, les quintessences françaises ont été localisées quand elles ont été importées au Vietnam. L’expansion française à l’époque s’est accompagnée de réflexions sérieuses sur l’habitat, les ingénieurs imaginant d’abord des solutions d’adaptation au climat dans le souci du moindre coût.

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Centre de Bourse de Hanoi

Effectivement, il y a eu dans les années 1900 une série de conférences sur l’habitation et les travaux publics dans les colonies. En ce qui concerne le Vietnam, les années 1920 ont vu apparaître une véritable théorie qui a pris en compte le contexte naturel et culturel du pays. Selon cette théorie, la construction coloniale a tenu ses spécificités des réponses apportées aux contraintes naturelles d’une part (une forte chaleur, des pluies abondantes et un taux d’humidité élevé) et à l’organisation sociale locale d’autre part. Cette théorie est par la suite devenue un principe pour l’urbanisme du pays.

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Jardin des enfants, actuellement palais des enfants de Hanoi, mon ancienne école de l’anglais

Il est à regretter que ce principe n'a pas été respecté pendant les années post-coloniales. Pendant les décennies de 1960-1990, les architectes et urbanistes vietnamiens formés en Union Soviétique et en Europe de l’est ont introduit au Vietnam une série d’immeubles d’habitation et d’autres constructions qui mettent les gestionnaires urbains d’aujourd’hui dans un vrai dilemme en ce sens que l’on ne peut ni les garder ni les détruire facilement.

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“La Fayette” de Hanoi

Certainement, il n’est pas juste de dire que l’architecture française et l’urbanisme français sont supérieurs aux autres. En fait, les architectures provenant de l’Europe de l’est ont satisfait plusieurs impératives du Vietnam, du moins en matière de vitesse de construction, de quantité et de prix, pendant une longue période où le pays était pauvre et la population citadine était en plein essor. Le seul problème réside dans le fait que les architectes de l’époque avaient calqué leurs travaux complètement sur les modèles étrangers sans prendre en compte les particularités naturelles et culturelles locales, ce qui a eu des répercussions sur l’utilité de ces bâtiments et sur le paysage urbain à long terme.

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Bon Marché” de Hanoi

En bref, on peut considérer l’architecture comme la mode. Il convient cependant de garder toujours à l’esprit que la mode va et vient alors que l’architecture d’une ville, elle, ne peut être changé comme des chemises. Puisse l’expérience du Vietnam être utile à l’investisseur dubaïote.

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La Banque d’Etat- anciennement la Banque Indochinoise

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Nôtre Dame de Paris

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Notre Dame de Hanoi

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Notre Dame de Saigon

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Hôtel de Poste de Saigon

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Vue de la fenêtre de mon bureau à Hanoi

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(inspirée de l'esprit français)

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Palais présidentiel vietnamien- anciennement palais du gouverneur-général indochinois

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