Wednesday 28 November 2007

Dân Pháp & văn hóa xuống đường (Late November 29, 2007)



TMH (28.11.2007)

(scroll down and refer to the English text should you not feel comfortable with the French version)

Où les Français se dirigent-ils ?

L’adoration que les Français vouent aux grèves serait-elle pas la chose qui les différencie du reste du monde ?. Certes, les grévistes ont toujours un but à atteindre en descendant dans la rue et personne ne doit contester leur désir de défendre leurs intérêts. Mais est-ce pour autant acceptable qu’un petit pourcentage de Français, sous prétexte qu’ils ne veulent pas rallonger leur vie professionnelle de deux ans et demi de plus, inflige des difficultés à la majorité en paralysant tout le pays au moment où son économie est déjà en déclin ?

Pour ceux et celles que la paralysie prolongée des moyens de transport énerve, les grèves sont honteuses et inacceptables. Ils qualifient les grévistes de paresseux qui cherchent à défendre des privilèges de l’ancien temps lesquels grèvent l’économie et obligent tous les autres travailleurs français à payer. Les grèves illustrent bien la carence du modèle français caractérisé par le monopole des services cruciaux entre les mains de l’Etat et le pouvoir donné aux employés de prendre la population et les politiciens en otage en les forçant à se résigner. En d’autres termes, les Français suivent encore les idées révolutionnaires de 1789 et sont encore au stade où les conflits sociaux ne peuvent être résolus que dans la rue.

L’heure est venue où les grévistes doivent se rendre compte que leurs actions ne peuvent qu’aggraver les problèmes économiques du pays plutôt que leur donner une solution concrète. Ils tiennent beaucoup aux lois protégeant leur travail et aux acquis sociaux très fantastiques. Cependant tant qu’ils ne seront pas conscients de la nécessité d’être plus compétitifs dans le marché actuel très mondialisé et de travailler plus, et non moins, ils conduiront leur pays à l’échec économique. Il est temps pour les grévistes d’accepter les réformes s’ils veulent que le chômage baisse et que l’économie nationale cesse de perdre des places dans le classement international. Il faut donc que la France avale l’amère pilule des réformes et qu’elle comprenne que la perte d’un jour de PNB ne soit pas la meilleur façon de le faire.

Néanmoins, les grévistes et leurs sympathisants reconnaissent le caractère égoïste de l’attitude mentionné ci-dessus . Ils réclament une réflexion sérieuse sur une autre dimension du problème. Les défenseurs des grévistes sont d’avis que ce qui se passe ne se limite pas à une simple question de vaquer aux activités. La protestation actuelle s’est déclenchée car les gens ne sont pas prêts à perdre leurs droits et libertés durement gagnés. Certes, malgré des pressions du mode de pensée dominant l’économie mondiale et ses institutions, la France est parvenue à sauvegarder nombre d’avantages sociaux incarnés dans une démocratie type et un état de bien-être authentique. La plupart de la population n’est pas prête à abandonner ces avantages que la pression vienne de l’Europe ou du gouvernement en exercice.

Ils soutiennent que plusieurs modèles sociaux sont possibles dans le monde et que celui du néo-libéralisme n’est pas nécessairement le meilleur. Selon eux, les Français ont entièrement raison de faire grève parce qu’ils veulent sauvegarder les droits sociaux pour lesquels les anciennes générations avaient lutté. Des plaintes sur les perturbations dans les transports et les écoles témoignent, tristement, de l’étroitesse d’esprit motivée par l’intérêt personnel et la résignation. Certes, l'action des grévistes a bien sûr des répercussions sur la vie quotidienne de certaines personnes mais ces répercussions seraient d'une ampleur bien autre si la culture libérale s'était emparée de la société française. Selon ces militants, il ne faut pas se plaindre des grèves. Il faut plutôt réfléchir sur le sens de notre existence comme être humain dans une société et non sur des statistiques d’une économie mondialisée.

Les grèves actuelles ne sont pas les premières et ne seront pas les dernières. Il est toutefois intéressant de noter que des sondages récents montrent que la majorité des Français avaient été contre les grèves avant le début de celles, fait qui représente un développement sans précédent dans l’histoire française.

Voici l'extrait du commentaire par M. Vu Doan Ket, IRI, Hanoï, Viet Nam; traduit en français par TMH:

Qui bénéficie le plus de ces grèves ?

Pour les partisans des réformes dans le gouvernement du Premier ministre Fillon, en place depuis six mois, sous l’autorité du président Sarkozy, les grèves récentes représentent un test vis-à-vis des futures et audacieuses réformes . A moins que le gouvernement surmonte cette première épreuve de force et obtienne que le peuple accepte la réforme des régimes spéciaux de retraite et finalement sa mise en œuvre, les prochaines propositions de réforme risqueront de subir/ connaître le même sort.

Que le président Sarkozy s’abstienne de tout commentaire et que le gouvernement ne soit pas prêt à ouvrir des négociations avec les syndicats, pas plus qu’il ne prenne des actions hâtives pour mettre fin aux grèves amènent des analystes à supposer que le gouvernement s’attend à ce que les grèves se déclenchent. Le gouvernement espère-t-il peut-être que la prolongation des grèves lancées par les syndicats des services publics aboutira à l’érosion du soutien et de la solidarité du public en faveur de leur action.

Certes, les sondages effectués 4 jours après la première grève montrent que la population française trouve insupportables les difficultés se traduisant de la grève. Les organisations sociales de droite qui appuient la libéralisation économique sont parvenues à réunir plus de 10.000 manifestants dans les rues de Paris en protestation contre les grèves. Les désaccords entre différentes couches de la population à l’égard des réformes et des traitements préférentiels constituent également le facteur qui réduit l’ampleur de la grève générale qui s’est déroulée le 20 novembre.

La situation s’est en partie aggravé car l’administration Fillon n’a pas choisi le bon moment pour annoncer la proposition de réforme des régimes spéciaux de retraite ; elle aurait pu attendre le début de 2008, date d’entrée en vigueur de la loi concernant le service minimum. La divergence d’opinions croissante dans la société pendant les grèves pourrait finir par profiter au gouvernement. En effet, en nourrissant le mécontentement populaire et en laissant la situation se dégrader, le gouvernement pourra justifier les réformes sur la base de la libéralisation de l’économie en supprimant les facteurs freinant son développement, notamment les privilèges dont jouissent les services publics. Mise à par les dégâts économiques, le président Sarkozy et le gouvernement réformiste Fillon sont apparemment les principaux bénéficiaires des grèves, du moins du point de vue politique.

Néanmoins, la tactique du gouvernement de profiter de la division de l’opinion pour lancer des réformes (si tel est vraiment le cas) risquerait d’avoir l’effet inverse. A ce titre, le gouvernement Jupé en 1995 en est l’exemple. En effet, l’ampleur et la durée des grèves de 1995, malgré leur popularité, avaient fini par paralyser le gouvernement et finalement conduire à son effondrement bien qu’à l’époque la droite controlât à la fois l’Elysée et le Parlement. La frustration actuelle du public à l’encontre des grévistes pourrait bel et bien se retourner contre le gouvernement Fillon et Sarkozy si les grèves persistent et si le gouvernement reste passif dans les négociations.

Where are they heading for ?

(TMH- 22.11.2007)

The French love to take to the streets. Going on a strike is absolutely a typical French way. Strikers always have a point, i.e. to protect themselves. And certainly this desire should never be questioned or challenged in a democracy. But should all the French be happy with the strikes in which a few percents of the population who do not want to work 2.5 years more in their professional life, are inflicting misery on the majority of ordinary people by managing to paralyze the whole country and when the French economy is in decline?

For those who are frustrated by the prolonged stagnation, the strikes are shameful and unacceptable. They described the strikers as a bunch of lazy people who are defending privileges from olden times that have been putting an enormous strain on the economy, and that all French workers have to pay for. Broadly speaking, the strikes are another illustration that the French model is broken. What the model is characterized by is the state that has a monopoly on crucial services while it gives the employees the power to take the French population (and politicians) hostage and essentially bully them into submission. In other words, the French still work along the revolutionary lines of 1789 and have not yet graduated to resolving fundamental social items outside of the streets.

It's time that the strikers realized that rather than helping, their actions are compounding their economic problems. They love their strong employment protection laws and fantastic social security benefits, but until the French realize that they need to be more competitive in this globalized world and work more, not less, they are doomed to economic failure. It is time the French realized they have to work and engage in reforms if they want unemployment to go down and the national economy stop sliding in international league tables. France has to take the bitter pill of economic reforms, and forfeiting a day's GDP is not the way to do it!

The strikers and their supporters, however, consider the above-mentioned attitude as selfish and call for a serious reflection on a broader issue. They are of the view that what is happening is not just about being unable to go for one’s own daily business, it is about rights and freedoms which people have fought over for many years, and which they are not prepared to lose. Indeed, France is a country which has, despite the pressures of the mode of thinking which dominates the world economy and institutions, managed to retain many of the social advantages of a real social democracy and welfare state. The majority of the population are not ready to give these up, either through pressure from Europe or from the current government.

They argue that there are many social models in the world and the neo-liberal one is not the best for everyone. Therefore, according to them, the French are 100% correct to strike because they want to protect the social rights that earlier generations have fought for. Complaints of transport or school disruptions sadly show the narrow-minded self interest and resignation of the haves and the would-likes. The action surely affects people as they try to go about their daily business, but not as much as they will get "hurt" if the neo-liberal culture is allowed to ride roughshod. The time is not to complain but to reflect upon the sense of our existence as humans within a society, not statistics within a global economy.

These latest strikes are not the first, nor are they the final ones. It is nevertheless interesting to note that recent surveys in France show that a majority of people were against the strike before it started, which is unprecedented in the French history.

1 comment:

  1. Em cung tu dat ra cau hoi la sao chinh phu khong de sau khi luat service minimum dua vao hoat dong thi moi bat dau dua ra cai cach de tranh viec giao thong o Paris bi dinh tre. Doc bai nay moi hieu nguyen nhan :d

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