Liên khúc Asia- Công Thành & Nguyễn Cao Kỳ Duyên (CD Asia- Hãy đến bên chàng)
« La stratégie de l’Australie envers l’Asie –Pacifique »
Conférence à l’Institut français des Relations Internationales (IFRI).
(15h00 – 16h00, 10 avril 2008)
Résumé par TMH
Conférencier : M. Rod Lyon, Directeur du Programme des Affaires Stratégiques et Internationales, l’Institut australien de la Politique Stratégique.
Modérateur : Mme. Valérie Niquet, Directrice du Centre Asie de l’IFRI
Public : les chercheurs de l’IFRI et membres du corps diplomatique à Paris
Au départ, l’orateur a décrit la stratégie des affaires étrangères du gouvernement travailliste du Premier ministre Kevin Rudd comme comprenant trois piliers, à savoir l’alliance avec les Etats-Unis, le partenariat avec l’Asie et la diplomatie multilatérale. Cependant, comme la conférence continuait, il s’est concentré essentiellement sur ses observations du tableau géopolitique en Asie en présentant les vues qu’il a niées comme ne reflétant pas nécessairement celles du gouvernement australien.
To begin with, the speaker described the foreign affairs strategy of the Labour Government of Prime Minister Kevin Rudd as consisting of three pillars, namely the alliance with the United States, the partnership with Asia and Multilateral Diplomacy. However, as the lecture went on, the speaker focused mainly on his observations of the geo-political picture in Asia, presenting the views that he disclaimed as not necessarily reflecting those of the Australian government.
D’après l’orateur, il y a deux visions dominantes à propos de l’Asie. L’une avance que le vingt- unième siècle verra l’Asie devenir le centre de gravité du monde comme ce dont l’Espagne, la Grande Bretagne, la France et les Etats- Unis s’étaient réjouis dans l’histoire. Cette école de pensée est soutenue du fait que l’Asie abrite la plupart des grandes puissances contemporaines, telles que le Japon, la Chine et l’Inde. Par conséquent, le remaniement mondial du pouvoir a tendance à pencher vers cette région. Par contre, en tant que fournisseur principal des ressources pour l’économie mondiale et continent peuplé d’une classe moyenne croissante, l’Asie est bien préparée pour la position d’un « des gagneurs de la mondialisation », accompagnée des ONGs et des réseaux mondiaux des médias.
According to the speaker, there are two dominating visions about Asia. One argues that the 21st century will see Asia becoming “the centre of gravity of the world” as what Spain, Britain, France and the United States had enjoyed , one after another, in the history. This school of thoughts is supported by the fact that Asia is home to most of the major contemporary powers, such as Japan, China and India, as a result of which the global power reshuffling inclines to tilt towards this region. Furthermore, as a major resources provider for the world economy and as a continent populated by a growing middle class, Asia is groomed for the position of one of the “globalization winners” together with NGOs and global media networks.
L’autre vision approche l’Asie d’une épistémologie plus pessimiste. Selon cette perspective, l’Asie se trouve face aux « dangers stratégiques et chroniques » prenant racine dans des conflits non résolus sur la péninsule coréenne, sur le détroit de Taiwan et dans le sous-continent indopakistanais, etc. Cette instabilité a été aggravée par les effets secondaires de la mondialisation à cause desquels, l’Asie risque de se mettre en proie du fossé riche- pauvre et des désarrois sociaux. Du point de vue géo politique, l’Asie reste loin de devenir le centre du monde lorsqu’un cadre pour la résolution des conflits efficace brille par son absence dans la région. Par conséquent, les pays dans la région ne sont pas capables de résoudre des problèmes stratégiques par eux-mêmes. Ils doivent d’ailleurs se reposer sur les cadres de sécurité imposés par les puissances mondiales et y succomber. Même le Forum de Sécurité de l’ASEAN (ARF) demeure pratiquement un lieu de parlotte ou un club de golfe qui est allé à peine au-delà de l’étape d’un dialogue pour construire la confiance.
The other vision approaches Asia from a more pessimistic perspective. According to this scholarship, Asia is faced with the “chronic and strategic dangers” taking roots in the unsolved disputes in the Korean peninsula, in the Taiwan strait and in the Indian- Pakistani sub-continent, etc. This instability has been aggravated by the side effects of globalization, as a result of which Asia risks to be beset in the rich- poor gap and social unrests. From a geo-political point of view, Asia is far from becoming the centre of the world since an effective “puzzle-solving” framework or institution is conspicuously absent in Asia. Consequently, the countries in the region “have not been capable of solving strategic problems by themselves”. Instead, they have to rely on and succumb to the security patterns imposed by world powers. Even the ASEAN Security Forum- the ARF- remains practically a talking shop or “a golf club” which has not gone beyond the stage of a confidence- building dialogue to become a substantive “puzzle-solver”.
Ensuite, l’orateur a discuté des défis spécifiques provenant des puissances majeures dans la région et ayant des répercussions sur l’ensemble de l’environnement de sécurité régional. Il a considéré le modèle de gouvernance en Chine comme la source principale d’insécurité en ce sens que la combinaison de l’économie de marché et la politique du contrôle totalitaire, selon toute probabilité, fera de la Chine une puissance qu’aucune force pourra refréner et avec qui ses voisins démocratiques ne sauront pas comment coopérer.
The speaker went on to discuss the specific challenges that stem from the major powers in the region and have their repercussions on the regional security environment as a whole. He considered the model of governance in China as the main source of insecurity in the sense that the combination of market economy and the authoritarian political control will, in all likelihood, make China “an uncontainable power in the future” with whom its democratic neighbours “do not know how to cooperate with”.
En ce qui concerne l’Inde, l’orateur a remarqué que cette démocratie vibrante et la plus grande n’est pas membre de nombre de clubs internationaux et régionaux, y compris de P5, de G8,de l’APEC, du Traité de la Non Prolifération de l’Arme nucléaire, ce qui l’empêche d’assumer la responsabilité nécessaire dans les affaires régionales.
As far as India is concerned, the speaker noticed that this world’s “biggest and vibrant democracy” has not been member to a number of international and regional clubs, including the UN Permanent 5, the G8, APEC or the Non-Proliferation Treaty (NPT), thus preventing it from assuming necessary responsibility in the regional affairs.
Quant au Japon, l’orateur a souligné le fait que le pays demeure « marginalisé des affaires mondiales » malgré son influence économique mondiale incontournable. Il a prévu que cette civilisation de Huntington [ une civilisation que désigne Huntington dans son œuvre connu « les chocs des civilisations »] prendrait des mesures fortes pour rattraper sa position mondiale dans le 21è siècle. Selon l’orateur, la tentative du Japon de devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU serait toujours un sujet de dispute avec ses concurrents dans la région.
With regard to Japan, he highlighted the fact that the country remains “marginalized from the global affairs” in spite of its undeniable global economic influence. He foresaw that this “Huntington civilization” [a civilization that Huntington refers to in his famous book “Clashes of civilizations”] would surely take strong steps to regain its world power posture in the 21st century. According to him, Japan’s bid to become a permanent member of the UN Security Council would always be a point of contention with its rivals in the region.
En se référant aux Etats-Unis, l’orateur a critiqué le point de vue que les Etats-Unis avaient été tellement attirés par la guerre contre le terrorisme qu‘ils ont ignoré l’Asie. Cependant, l’orateur s’est abstenu de faire des commentaires spécifiques sur la stratégie asiatique de ce pays. Et pourtant, une de ses déclarations remarquables à propos de la politique américaine en Asie était que le niveau de l’engagement américain en Asie dans les prochaines années ne dépend pas de qui sera le futur président des Etats-Unis- Hillary Clinton ou Barak Obama ou John McCain, mais plutôt de quelle doctrine va l’emporter dans la pensée stratégique américaine - le réalisme ou l’interventionnisme libéral.
Referring to the United States, the speaker criticized the point of view that America had been attracted to the war against terror and ignored Asia. However, the speaker refrained from making specific comments on the Asian strategy of the United States. And yet, one of his noteworthy statements about the American politics in Asia was that the level of the American engagement in Asia in the coming years would not depend on whether Hilary Clinton, Barack Obama or John McCain will become the next US president but on whether realism or liberal interventionism will override the American strategic thinking.
L’orateur et le public ont élargi leur discussion en échangeant leurs points de vue vis- à- vis du rôle de la Russie dans la sécurité asiatique, ainsi que de la situation géopolitique en Asie du Sud-est dans la période post- Guerre Froide. En notant que la Russie demeure un fournisseur de ressources principal du monde, l’orateur a soutenu que ce pays eurasiatique avait à peine surmonté sa position d’une puissance marginale quand il s’agit d’exercer une influence réelle sur la plupart de l’Asie et du Pacifique. Il a cité un savant qui a déclaré que « dans 50 ans, la Russie risque d’être colonisée par la Chine dans sa région extrême-orientale et par des banques européennes dans son ouest . » Il a remarqué toutefois que la Russie demeure un concurrent traditionnel à la fois des Etats- Unis et de la Chine en Asie de l’Est et Asie du Sud-est.
The speaker and the audience expanded their discussion by exchanging views on the role of Russia in the Asian security, as well as the geo-political situation in the post- Cold War Southeast Asia. While noting that Russia remains a major resources provider in the world, the speaker argued that this Eurasian country had hardly overcome its position of a marginal power when it comes to exerting a real influence on most of Asia and the Pacific. He quoted a scholar who stated that “in 50 years’ time, Russia risks to be colonized by China in its Far East and bought up by the European banks in its West”. However, he noticed that Russia remains a traditional competitor of both the United States and China in East and Southeast Asia.
Pour terminer, l’orateur a affirmé que les enjeux de sécurité en Asie résident dans les relations parmi les grosses puissances régionales. Il a souligné de nouveau l’absence d’une institution régionale pour la sécurité en Asie en disant qu’il n’y avait jamais un modèle de coopération pour la sécurité dans la région de l’Asie- pacifique, surtout un mécanisme de coopération qui réunit les grosses puissances régionales. L’orateur a donc recommandé l’établissement en temps voulu d’une structure de sécurité dans la région, engageant toutes les grosses puissances en Asie et dans la ceinture du Pacifique et assumant la responsabilité de résoudre des conflits.
In conclusion, the speaker affirmed that the security stakes in Asia lie in the relations among the regional big powers. In this same vein, stressed again the absence of a regional security institution in Asia, saying that there had never been a real security cooperation pattern in the Asia- Pacific region, especially a cooperation mechanism that brings and binds the regional big powers together. The speaker, therefore, advocated for a security structure that should be built in due course in the region, involving all the big powers in Asia and the Pacific rim and assuming the role of a “puzzle-solver”.
Au cours de la conférence, aucun commentaire n’a été fait sur les états des petites îles dans le Pacifique ou sur la controverse sur la mer de Chine méridionale.
During the lecture, no mention or comment was made whatsoever on the Pacific Small Island States and the disputes in the South China Sea.
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